lundi 11 mai 2009

La fête des mères -chiantes?- Part II

Part I c'est par ici.

Pour vous donner quand même une idée de l'atmosphère ambiante un weekend comme celui là chez un fleuriste, on fait environs cent cinquante clients sur la journée -onze heures-, ça fait environs treize clients à l'heure, environs deux clients toute les dix minutes. Autant dire qu'on a autre chose à faire que d'entendre les doléances d'une vielle emmerdeuse qui, à mon avis, ne mérite même pas un bouquet par an... Mais bon, passons.

Je téléphone donc au livreur, lui donne ma liste de livraison -non exhaustive- et retourne à mes clients.

Une bonne demi-heure plus tard, la vieille cancéreuse rappelle. Je tiens tout particulièrement à remercier Monsieur Didier Goux pour l'excellent choix de la photo qui illustre aussi bien son billet que le terme 'vieille cancéreuse'

' Vous m'avez appelée tout à l'heure pour un bouquet à faire livrer. Je ne sais pas si c'est vous que j'ai eue ?'

' Si, si madame, c'était bien moi '

' Alors j'ai téléphoné à ma fille pour lui dire que c'était pas très gentil de sa part de me faire livrer des fleurs pourries pour ma fête. Je lui ai dit que je préférais qu'elle soit là dimanche mais que bon... Et elle a été très très méchante avec moi et elle m'a raccroché au nez ! Vous vous rendez compte comme elle est méchante ?!? '

' Heu... oui... et pourquoi vous m'appelez ? '

' Non mais vous trouvez pas qu'elle a été vraiment très méchante ? Alors je voudrais savoir, est-ce que je dois accepter des fleurs d'une fille pareille ? '

' ... ... ... Mais j'en sais rien moi madame ! C'est à vous de me le dire ! C'est vos fleurs, elles sont payées, elles sont fraîches. C'est à vous de décider ! '

' Oui enfin, elles ne sont pas si fraîches que ça ! Je l'ai bien vu l'année passée ! Vous les gardez en frigo mais c'est très mauvais pour les fleurs ! Et qu'est-ce que vous croyez ? Je dois les accepter ? '

' ... (désespéré le silence... Je vous jure ! ) '

' Et puis je le connais votre magasin ! J'ai des amis qui ont un restaurant et qui vous connaissent ! Je vais leur dire moi que vos fleurs sont pas fraîches ! Je vais les appeler et leur dire ! Et vous vous rendez compte ! Ma propre fille! Qui ne vient même pas me voir ! Alors que j'ai un cancer ! Que je suis si malaaade ! Elle est vraiment vraiment méchante vous ne trouvez pas ?!? '

' Bon écoutez madame ! Franchement, j'ai vraiment autre chose à faire là ! Alors vous me dites si vous les voulez ces fleurs oui ou non ! '

' Ah vous n'avez pas le temps !?! Et bien puisque c'est comme ça, je n'en veux pas de vos fleurs qui viennent du frigo! Et appelez ma fille pour qu'elle se fasse rembourser. Parce que mettre autant d'argent dans des fleurs pas fraîches, c'est pas honnête moi je dis ! '

' C'est tout à fait parfait madame ! Vous n'aurez pas vos fleurs ! Au revoir madame ! '

Je rappelle le livreur, j'annule cette livraison là -pas simple pour la retrouver au milieu des centaines de livraisons qui ne manquent pas de tomber un jour comme celui là-. Je rappelle madame Tafille et lui explique -vous comprenez maintenant pourquoi on prend systématiquement les coordonnées du commanditaire ? -

' Bonjour. Madame Tafille ?'

' Oui ? '

' Bonjour madame. C'est le magasin 'Fleurs pourries' à l'appareil. J'ai eu votre mère au téléphone qui après moult discussions assez peu cordiales, a refusé votre bouquet. Je suis désolée.'

' C'est pas vrai ? Elle a fait ça ?!? '

' Ben oui madame !... '

' Pfff... Elle est vraiment... ! '

Je sentais bien qu'elle en avait gros sur le cœur ! Je ne savais plus trop quoi dire...

' Si vous voulez, il y a un gros bouquet couleurs pastels qui vous attend au magasin.'

' Mais je n'ai plus le temps de passer et puis je pars pour le weekend, je n'en profiterai pas. '

' Alors, je peux vous proposer de passer un autre jour. Vous aurez un bon à valoir du montant du bouquet et de sa livraison. Je note votre nom dans l'agenda et je fais passer le message à mes collègues '

' Et bien oui, faisons ça...'

' Bon et bien... bonne journée quand même madame... et courage ! '

' Oui. J'en aurais besoin... merci ! '

Alors ? C'est pas une mère championne du monde ça ?!?


15 commentaires:

  1. Tu sais, une mère c'est une femme.

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  2. Nicolas: ça valait bien la peine que je me fasse chier à pondre la suite pour avoir un commentaire aussi basique ! ;-)

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  3. Tu sais, quand un billet est très bon, c'est vachement dur de faire un commentaire.

    Et paf !

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  4. Nicolas: Rhôôôooo Arrête ! Tu vas me faire rougir !

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  5. Alors là, je crois qu'il faut que j'encadre ce cas exemplaire de mère parfaite pour le montrer à génitirce le cas échéant !
    Des fois qu'elle réclamerait des fleurs !
    :-))

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  6. Ah si tu veux, j'ai parait-il un frigo au magasin qui produit des fleurs parfaitement pourries... N'hésite pas à m'en commander le cas échéant...

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  7. Elle est malaaaade, faut la comprendre. Bon, je dis ça, je dis rien.

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  8. Bon, les fleurs, vous les avez remises au frigo, finalement ? Non, pace que tout le monde le sait que vous avez un frigo, hein ! J'ai personnellement de très bons amis à Bruxelles (et bien placés) qui me l'ont confirmé et m'ont même proposé de témoigner par écrit.

    Alors, hein : camembert, la fleuriste malhonnête !

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  9. Didier Goux : mais puisqu'on vous dit qu'il n'y a point de frigo !
    J'adore l'insistance de la Dame âgée sur ce point ! :-))

    [Je tiens la boutique, en l'absence de la fleuriste !!!].

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  10. Catherine: Vous savez qu'il existe des gens malades et pas chiant pour autant. A mon avis, celle là, elle à pas attendu d'avoir un cancer pour l'être (chiante). Regardez, vous par exemple, je suis certaine que même malade, vous seriez gentille... ;-)))

    Didier: Et si j'achète votre silence avec une tarte au sucre ????

    Poireau: [la fleuriste est revenue. Merci pour l'intérim... non rémunéré ça va sans dire ! ]

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  11. Ça roule ! non seulement je suis vénal (= journaliste), mais en plus je suis très bon marché (= journaliste aussi).

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  12. Didier: Ca a l'air cool le boulot de journaliste !

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  13. Mais c'est toi qu'on va finir par mettre au frigo bordel! :o)

    Mel

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  14. Mel: Avec un bon whisky coca pour accompagner les glaçons ? Avec plaisir !

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  15. C'est fou, je serais (presque) tentée de croire que vous grossissez le trait ! Prendrai-je parti pour l'une ou l'autre. Aucune des deux bien sûr, car si tout est vrai, il y a certainement de la souffrance (au-delà de celle, physique, de la maladie) des deux côtés, et si l'on peut rire de tout, ben là, moi, j'ris plus...

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