J’ai un mec. Non, j’ai un homme, c’est déjà plus la même chose. Il a des défauts qui pour moi ne sont pas insurmontables. Parfois, il m’emmerde -la réciproque est vrai aussi-, comme dans chaque couple je suppose. On peut s’engueuler mais on fini toujours par trouver un terrain d’entente pour régler le problème, sans rancune. C’est pour moi, une très grande qualité -cette faculté de mettre les choses à plat, de pouvoir tout dire, de pouvoir tout entendre, d'en tenir compte et de rectifier le tir- mais il en a encore beaucoup d’autres. Il est bien mon homme, vachement bien même. J’ai donc un homme que j’aime.
J’ai un boulot. Certains jours, j’ai pas envie. La simple idée de devoir sourire aux clients m’épuise ! La simple idée de confectionner un bouquet m’emmerde au dernier degré. C’est le lot de tout le monde je suppose. Par contre, d’autres jours, je sautille littéralement en créant des nouveaux montages, en imaginant de nouveaux mélanges de couleurs, en sentant un bon feeling avec un nouveau client. J’ai une patronne merveilleuse qui s’arrange toujours pour libérer quelques heures parce que j’aimerais bien faire tel ou tel festival ou concert ou autre. J’ai donc un boulot qui finalement me plait bien.
Je loue un appartement. L’immeuble date des années 30, il a donc un certain cachet. Deux chambres, salon, cuisine, salle de bain -avec fenêtre et wc séparés!-, cuisine, hall d’entrée et terrasse. 80m² pour un loyer ridiculement bas. Le propriétaire m’a dit quand on a signé le bail : ‘Tant que tu n’abats pas de murs porteurs, tu fais ce que tu veux’. Donc, petit a petit, je le repeint. Par exemple, mon salon -presque fini- est dans les safran, orange et terracotta -pour les mecs, traduisez jaune, orange et brun- avec de lourds rideaux de velours ‘rouge théâtre’. C’est un vrai petit cocon. J’ai donc un appart qui me plait.
J’ai des amis. De ceux qu’on compte sur les doigts d’une main -de trois doigts pour ma part-. J’ai aussi des copains. Ca permet pas mal de bonnes sorties, de bonnes découvertes musicales, cinéma, bouquins, de bonnes conversations, de bons conseils, enfin, tout ce que des amis/copains peuvent apporter dans une vie. J'ai donc de vraies relations sociales.
J’ai des parents. Je fais l’impasse sur ma mère sous peine de devenir grossière. J’ai aussi un père. Je l’ai cru, durant toute ma vie, totalement insensible et qui, sans parler de mépris, n’avait aucun intérêt pour sa fille. J’avais juste l’impression de n’être rien dans sa vie. Je découvre depuis quelques mois qu’en fait c’est un homme extraordinaire, d’une richesse affective hors norme mais qui n’était pas capable jusqu’ici de l’exprimer -un suicide raté peut avoir des conséquences tout à fait inattendues…- J'ai aussi une belle-mère, extraordinairement attentionnée et d'un bon sens exemplaire. Une belle-mère comme devrait être toutes les mères. J'ai donc un père et une belle-mère que j'aime et qui m'aiment.
Physiquement, je pense ne pas m’en tirer trop mal. Je ne suis pas obèse, un léger surpoids sans plus. Je ne suis ni belle ni laide. Je suis ‘comme tout le monde’. J’ai même encore des cheveux sur la tête !
Alors pourquoi, pourquoi, y’a des jours ou je me sens dévastée comme si toutes les catastrophes naturelles m'étaient passées sur le corps ! Des jours où j’ai envie de rien. Rien ne m’intéresse, rien ne me fait vibrer… le vide ! Le gros vide au fond du ventre ! Une envie de pleurer, tout à coup, pendant que je nettoie mes fleurs par exemple ! Alors je me dit : ‘ciguë, ta gueule ! De quoi tu te plains ? C’est quoi ton problème ? Arrête de faire chier connasse!’
Alors pourquoi, pourquoi sans mes petits cachets pour dormir, mes petits cachets pour tempérer mes 'crises de haine pure’ qui me ferait boxer la première personne venue, je ne peux pas vivre.
Je rentrais du boulot tout à l’heure et je passais devant un marché. Il y a un petit rayon de soleil aujourd’hui. Tous ces gens étaient habillés léger. Ils étaient légers. Mais comment ils font ces gens ? C’est quoi leur secret ? C’est quoi mon problème merde ?
J’ai un boulot. Certains jours, j’ai pas envie. La simple idée de devoir sourire aux clients m’épuise ! La simple idée de confectionner un bouquet m’emmerde au dernier degré. C’est le lot de tout le monde je suppose. Par contre, d’autres jours, je sautille littéralement en créant des nouveaux montages, en imaginant de nouveaux mélanges de couleurs, en sentant un bon feeling avec un nouveau client. J’ai une patronne merveilleuse qui s’arrange toujours pour libérer quelques heures parce que j’aimerais bien faire tel ou tel festival ou concert ou autre. J’ai donc un boulot qui finalement me plait bien.
Je loue un appartement. L’immeuble date des années 30, il a donc un certain cachet. Deux chambres, salon, cuisine, salle de bain -avec fenêtre et wc séparés!-, cuisine, hall d’entrée et terrasse. 80m² pour un loyer ridiculement bas. Le propriétaire m’a dit quand on a signé le bail : ‘Tant que tu n’abats pas de murs porteurs, tu fais ce que tu veux’. Donc, petit a petit, je le repeint. Par exemple, mon salon -presque fini- est dans les safran, orange et terracotta -pour les mecs, traduisez jaune, orange et brun- avec de lourds rideaux de velours ‘rouge théâtre’. C’est un vrai petit cocon. J’ai donc un appart qui me plait.
J’ai des amis. De ceux qu’on compte sur les doigts d’une main -de trois doigts pour ma part-. J’ai aussi des copains. Ca permet pas mal de bonnes sorties, de bonnes découvertes musicales, cinéma, bouquins, de bonnes conversations, de bons conseils, enfin, tout ce que des amis/copains peuvent apporter dans une vie. J'ai donc de vraies relations sociales.
J’ai des parents. Je fais l’impasse sur ma mère sous peine de devenir grossière. J’ai aussi un père. Je l’ai cru, durant toute ma vie, totalement insensible et qui, sans parler de mépris, n’avait aucun intérêt pour sa fille. J’avais juste l’impression de n’être rien dans sa vie. Je découvre depuis quelques mois qu’en fait c’est un homme extraordinaire, d’une richesse affective hors norme mais qui n’était pas capable jusqu’ici de l’exprimer -un suicide raté peut avoir des conséquences tout à fait inattendues…- J'ai aussi une belle-mère, extraordinairement attentionnée et d'un bon sens exemplaire. Une belle-mère comme devrait être toutes les mères. J'ai donc un père et une belle-mère que j'aime et qui m'aiment.
Physiquement, je pense ne pas m’en tirer trop mal. Je ne suis pas obèse, un léger surpoids sans plus. Je ne suis ni belle ni laide. Je suis ‘comme tout le monde’. J’ai même encore des cheveux sur la tête !
Alors pourquoi, pourquoi, y’a des jours ou je me sens dévastée comme si toutes les catastrophes naturelles m'étaient passées sur le corps ! Des jours où j’ai envie de rien. Rien ne m’intéresse, rien ne me fait vibrer… le vide ! Le gros vide au fond du ventre ! Une envie de pleurer, tout à coup, pendant que je nettoie mes fleurs par exemple ! Alors je me dit : ‘ciguë, ta gueule ! De quoi tu te plains ? C’est quoi ton problème ? Arrête de faire chier connasse!’
Alors pourquoi, pourquoi sans mes petits cachets pour dormir, mes petits cachets pour tempérer mes 'crises de haine pure’ qui me ferait boxer la première personne venue, je ne peux pas vivre.
Je rentrais du boulot tout à l’heure et je passais devant un marché. Il y a un petit rayon de soleil aujourd’hui. Tous ces gens étaient habillés léger. Ils étaient légers. Mais comment ils font ces gens ? C’est quoi leur secret ? C’est quoi mon problème merde ?