mardi 23 février 2010

A tout moment

Pourquoi parfois, alors que vous avez déjà entendu plusieurs fois ce morceau, il vous monte du fond des tripes l'irrépressible envie de hurler cette musique, de cracher ces paroles à la gueule de ces « familles qui sur la rue ont pignon », aux politiciens, aux peuples moutonniers ? Vous êtes tranquillement dans votre voiture et sans prévenir, la révolte monte, votre jambe (a)bat la mesure, votre nuque se raidi de hargne, vos yeux se plissent de rage, vos lèvres se crispent de dégout. Une seule solution: faire péter le son dans la bagnole et ne pas résister... HURLER !


Ça vient de m'arriver !


Le groupe s'appelle « Eiffel ». Le morceau : « A tout moment la rue ».


Vous pouvez l'écouter ici.


Et voici ce que ça dit :


A chacun de nos souffles
Au moindre murmure des bas fonds
C'est dans l'air comme un chant qui s'étrangle
Que d'un pavé de fortune
Contre le tintamarre du pognon
A tout moment la rue peut aussi dire non (x2)

C'est un pincement de lèvres
Et la peur qui perle d'un front
La faune et la flore à cran en haillons
Et l'éclat de nos palpitants
Dans l'ombre du marteau pilon
A tout moment la rue peut aussi dire non (x2)

Non comme un oui
Aux arbres chevelus
A tout ce qui nous lie
Quand la nuit remue
Aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple rêve
A tout moment la rue peut aussi dire...

Et si quelques points noirs
En cols blancs poivrent nos cieux
D'ondes occultes en tubes longs et creux
A bien compter le monde
Est x fois plus nombreux
Que ces trois cent familles qui sur la rue ont pignon
A tout moment elle peut aussi dire non

Comme un oui
Aux arbres chevelus
A tout ce qui nous lie
Quand la nuit remue
Aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple rêve il aime
Disposer de lui même (x2)

Non comme un oui
Aux arbres chevelus
A toutes ces nuits qui nous lient
Et même si elles ont trop bu
C'est aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple crève
A tout moment la rue peut aussi dire...

A chacun de nos souffles
Au moindre murmure des bas fonds
C'est dans l'air comme un chant qui s'étrangle
Que d'un pavé de fortune
Contre le tintamarre du pognon

A tout moment la rue peut aussi dire non (ad lib)


Les salaires ne suivent plus depuis longtemps les augmentations des loyers, à tel point que certains travailleurs n'ont même plus la possibilité d'avoir un toit salubre au-dessus de leur tête.

Les producteurs de lait doivent sacrifier leur produit pour se faire entendre... Ont-ils été entendus d'ailleurs ?

L'électricité, le gaz, le mazout, tout augmente, un peu plus, tous les ans.

Un tiers des centres permettant aux femmes une IVG dans des conditions décentes sont sur le point de fermer... quand, dans les hôpitaux, ont accepte de s'occuper d'elles ou au moins de leur donner des renseignements.

Les firmes pharmaceutiques ne cherchent que peu de vaccins parce qu'il est beaucoup plus rentable de faire payer des médicaments qui mettent la maladie sous contrôle que de trouver le médicament qui la guérira. Ah pardon... si... ils font beaucoup de recherches par exemple pour la pilule qui vous fera maigrir sans rien faire... mais c'est vrai que ça aussi, ce serait vachement rentable.

1672 travailleurs de Carrefour Belgique vont être licenciés et 21 magasins fermés. Et ce n'est qu'un début. Pourquoi ? Les charges salariales sont trop importantes.

Et j'en passe, j'en passe, j'en passe...


Pendant que certains, si j'ai bien compris, remettre à l'ordre du jour les chasses royales...


Alors, quand la rue dira-t-elle non ?




13 commentaires:

  1. Tu veux dire que le peuple devrait lui aussi organiser une chasse royale ?
    :-))

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  2. Je crois que quelque soit notre sensibilité d'origine, pour la grande majorité des gens (français, belge, classe moyenne ou classe en plus grande difficulté), le ras le bol est général.

    Joli billet qui vient des trippes. Je n'ose pas vous souhaiter une bonne soirée (mais un peu quand même)

    A bientôt

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  3. Oh, cet article me fait mal au coeur. Je crois qu'il y a un trop plein chez la plupart d'entre nous, un désespoir qui s'infiltre peu à peu et ne nous quitte plus.
    Le problème est, j'imagine, la peur de perdre ce que l'on a, même si c'est peu. Quand on a rien à perdre, c'est plus simple de dire non.


    ( J'écoute, je découvre le morceau. Merci ! )

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  4. Et pendant ce temps, en Belgique, la télévision nous bassine les oreilles avec les sans-papiers, les prisonniers, etc...
    C'est de l'obsfucation médiatique pour ne pas parler de la réalité. L'obfuscation est un terme employé en informatique pour rendre quasimment illisible un code.

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  5. Monsieur Poireau: Si j'avais déjà la surface nécessaire pour faire des chasses royales, j'en serais ravie !!

    FalconHill: Oui, tu as raison. Je travaille comme fleuriste et des client(e)s, j'en vois défiler à longueur de journées et ils me disent tous la même chose : "Cet hiver traine beaucoup trop. On en a marre, on est fatigué, un rien nous énerve..." Même les plus "forts" commencent à montrer des signes de "faiblesse"... Je suis dans le même cas... Un peu marre de tout parfois. Et puis, juste un morceau qui passe à la radio et voila la révolte qui gronde... pour se finir à flemmarder devant la télé... Pathétique... ;-)

    May:Qui peut dire, en toute franchise, qu'il n'a plus rien à perdre (et je ne parle pas que de choses pragmatiques)? Ils sont rares malgré tout...
    Ravie de te faire découvrir ce groupe. Ils pèchent bien !

    Webkili: Tout à fait d'accord ! Ayant recueilli un exilé politique français ( ... l'Homme... mon mien... ;-), je regarde ce qui se passe là-bas plus facilement que ce qui se passe ici. Mais quand même, parler de Carrefour Belgique me semblait aussi important. Quant au système d'obfuscation -j'adore ce mot ! Je retiens ! Merci )il est aussi bien en place en France qu'en Belgique... D'ailleurs à propos, y'a pas bientôt le télévie ??? ;-)

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  6. Beau billet!
    Il faut que tu écoutes le dernier Saez toi!

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  7. Ferocias: j'imagine que tu parles de son j'accuse ? L'Homme me l'a fait écouter et je ne suis pas fan. C'est "trop", sans la moindre nuance et je trouve que du coup, ça dessert le message. Je suis en grande partie d'accord avec lui, mais il crache trop sur tout en même temps... je ne sais pas... J'ai envie de dire que c'est trop "cracher, hurler", pour être honnête. Je ne sais pas si je suis très claire...

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  8. j'aime, j'aime, j'aime la musique moi aussi!!!
    Merci, c'est une découverte pour moi! Bizarre que je découvre cela aujourd'hui, c'est un signe : tu permets que j'en fasse une note moi aussi, dès demain.
    Même si le groupe dit que ce n'est pas une chanson engagée : "...l'engagement doit proposé quelque chose et cette chanson ne propose rien...c'est 'non' pour dire 'oui' à autre chose..."
    Ils disent qu'ils ne sont pas dans un truc où il y a les méchants et les gentils (ça c'est le pays de Candy ;^))
    Merci, merci encore!

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  9. Gildan: Contente de t'avoir fait découvrir ce groupe et de te sentir aussi enthousiaste.
    (Ah ! Ce fichu pays de Candy ! Suis certaine qu'elle est cousine avec les Bisounours ! ;-)

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  10. Je suis venu sur ce blog parce que j'ai trouvé un commentaire suite à une interview d'Arno. Je l'ai interviewé aujourd'hui, il m'a dit qu'il attendait que les jeunes se révoltent, qu'il ne comprenait pas qu'ils ne soient pas déjà dans la rue. Putain, j'aime ce mec.
    Putain, quand est-ce que ça pète ?
    Laurent

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  11. Laurent: Oui, quand ? Mais aussi comment ? Pour revendiquer quoi exactement, ce n'est pas tout de défiler dans la rue, encore faut-il avoir des "revendications" intelligentes et des solutions à proposer... Et à mon avis; là, ça va être plus compliqué... Malheureusement. Je dirais du moins que ce n'est malheureusement pas à ma portée. Je ne m'imagine pas être à la tête d'une masse de gens révolté, avec des solutions applicables... Mais si je trouvais quelqu'un d'aussi doué, sans aucun doute, je le suivrais !
    On peut me traiter de "mouton", c'est effectivement, en partie, ce que je suis je l'admet...

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  12. Fallait pas enlever les pavés, d'abord.

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